IV -Le p'tit chaperon rouge : tire la chevillette vingts dieux !

"Tire la chevillette vingts dieux et la bobinette cherra, c’est point compliqué ’spèce d’empotée" ajouta la grand-mère gracieusement.
Cling, la bobinette chut et le loup se jeta sur la vieille et voulut la bouffer. Mais la mère-grand était rance et il se cassa les molaires sur ses os pointus. Il la ficela donc et la rangea au fond de la cave.

Ensuite, il enfila sa chemise de nuit, volée par la mamie, l’an passé au Monoprix et se coucha dans le lit, pour imiter la mère-grand.

Un moment après, alors que le loup s’était fait chauffé une deuxième bouilloire de vin à la cannelle, il entendit taper à la porte
« Qui k’es là ? » dit-il d’une voix chevrotante. « C’est les pompiers pour le calendrier ma bonne dame ! »« Allez vous faire foutre, bande de feignasses », claironnât-il en ricanant. Après les pompiers, il y eut le facteur et les éboueurs et ils se firent tous virer, sans ménagement.

Enfin, Ambroisine arriva, fraîche comme une laitue. Elle balança son panier contre la porte, exprès.
« k’y k’eédonc là ? »dit le loup déguisé en mère-grand.
« C’est moi, Ambroisine, enfin : le PCR ! »
« j’hallucine se dit le loup, c’est quoi ça encore PCR ? ».
Il questionna la gamine, qui tapait dans la porte, elle en avait marre de poireauter près de la chevillette, qui ne chutait point.
« Oh mère-grand ! Ouvre vite, j’ai des provisions et même, j’ai un pétard pour toi ! PCR, c’est un sigle pour "Ptit Chapron Rouge".
Le loup tira la bobinette et la chevillette chut.